Dodécathlon 20.12

Après 20 ans, maintenant 12 mois, pour 12 défis un peu fous...

lundi 31 décembre 2012

Bilan final Dodécathlon 20.12

Le Dodécathlon 20.12 est maintenant terminé.  Réussi.  C'est maintenant l'heure du bilan.  J'ai eu, au fil de l'année dernière, amplement le temps de réfléchir à l'expérience particulière de cette année.  Voici donc ici, dans le désordre, les principaux commentaires que je puis faire suite à cette aventure un peu folle.
 
Thrill   
 
Un des objectifs du Dodécathlon était de me faire revivre le "thrill", l'excitation du débutant nerveux et enthousiaste sur la ligne de départ.  A ce sujet, je me rends compte de deux choses.  D'une part, il ne faut pas beaucoup de points marquants dans une année pour la rendre signifiante.  J'ai réalisé 12 défis et la plupart ont, à divers degrés, généré leur fébrilité.  Par contre, j'aurais pu ne faire que le marathon intérieur pour, au bilan de l'année, sentir que j'avais fait quelque chose de particulier en 2012.  Autrement dit, l'accumulation ne rehausse pas nécessairement la qualité.  Je dirais même qu'elle finit par l'étouffer en ce sens qu'elle en fait oublier des morceaux.  Le marathon intérieur, celui sur tapis roulant, la course nocturne de juin, le joggling de mai...que tout cela paraît loin déjà.  D'une autre année il me semble.  Je n'aurais fait qu'un des défis et je crois qu'il me serait davantage cher et dans mon coeur plus présent que ceux-là, aussitôt effacés sous le poids des suivants.  La morale est qu'il suffit de quelques défis dans une année pour lui donner son plein sens.  D'autre part, je retiens que le bagage d'expériences vient éteindre le "thrill".  Même si j'étais dans la nouveauté dans chaque défi particulier, j'étais dans la généralité connu de la course à pied.  Ce ne pouvait être, contrairement à mon attente, qu'une vague reminiscence de la fébrilité du débutant.  Je ne suis plus du tout un débutant -et plus l'année avançait, moins l'étais-je.  Du coup, je n'ai pu apprhénder les défis qu'avec le "thrill" du coureur de longue date, soit avec trop de confiance en ce que je puis faire et une trop vite lucidité de ce que seraient mes limites, pour ressentir les papillons du néophyte. 
 
Excitation populaire 
 
A ma grande surprise, les gens du milieu de la course à pied, mais tout autant ceux qui s'y connaissent peu, se sont pris d'enthousiasme pour le Dodécathlon.  Initialement, je croyais que c'était le plaisir malsain d'attendre que quelqu'un se casse la gueule.  Je dus me rendre compte que ce n'était pas ça, mais plutôt l'excitation primaire de partager une folie qui donne de la vie aux jours.  J'avais vraiment l'impression, par moments, que le feedback qui m'était donné était le même que, par exemple, mes copains de terrains de jeux avaient devant nos défis dans les modules de la cours d'école lorsque j'étais petit.  "Allez, pas game d'essayer ça... Ok, je l'essais.  Non, pas vrai !  Oh boy, coooolll, malade !"  Bref, l'égard à l'endroit du Dodécathlon était très ludique.  Et c'est parfait comme cela.  Après tout, on dit souvent qu'il ne sert à rien de faire quelque chose si ce n'est pas "l'fun".  C'est l'essence même de pourquoi la plupart des gens font les choses.  Je ne suis pas, personnellement, d'accord avec ça, mais aux yeux des gens cela a justifier le Dodécathlon. Par procuration, je leur ai donné du plaisir. 
 
C'est probablement pourquoi, aussi, 6000 différentes personnes (ou ordinateurs) ont visité ce blog durant l'année. 
 
Je dirais même que ce sont les gens qui ont donné vie au concept de Dodécathlon.  Moi, à l'automne 2011, j'ai sorti ce mot là de ma tête un peu rapidement.  Or, à mon étonnement, durant l'année, les gens se sont mis à dire des choses telles que, par exemple, "Robin fait un dodécathlon" ou "où es-tu rendu avec dans le dodécathlon".  Il était difficile de nommer rapidement autrement qu'avec le mot "dodécathlon" mon projet, mais ce qui m'a étonné fut de voir que la majuscule au nom propre était parfois, implicitement, retranchée comme pour dire dodécathlon avec une minuscule, comme un nom commun.  J'ai un peu, bizarrement, donné naissance à quelque chose: faire un dodécathlon, faire 12 défis. 
 
Je ne voudrais pas trop fort m'attribuer la paternité du concept, car ce sont les gens qui ont donné au mot son âme.  Je vais tout de même prendre cette paternité et remettre à tous le concept lui-même en balisant les quelques paramètres suivants :
 
Un dodécathlon, c'est 12 défis en un an à raison d'environ un tous les mois.  C'est 12 défis qui viennent parfaire le bagage d'un coureur en lui faisant explorer des facettes nouvelles, inconnus pour lui, de la course à pied.  Peut-être un jour quelqu'un tentera-t-il le coup, à sa façon, avec ses défis. 
 
Goût de la normalité
 
Comme on pouvait s'y attendre, j'ai maintenant le goût de faire de petites courses sur route.  Je suis inscrit au marathon de Boston en avril 2013...ce qui me paraît presque une course normale après l'année que je viens de passer.  Surtout, l'entraînement pour y arriver sera, lui, normal.  J'ai fini de compresser des entraînements préparatoires à un défi en un laps de temps exagérément court (c'est-à-dire insuffisant).
 
Défi plus logistique que défis physiques
 
Je m'attendais à ce que le rythme entre les défis soit soutenu, compact.  Je m'y attendais.  Je le confirme: la difficulté est autant d'enchaîner les défis un après l'autre que de faire chacun individuellement.  Normalement, après, par exemple, une course de 12 heures avec plus de 10 000m de dénivelé, on prend quelques temps de répis, on décante.  Eh bien non, il faut vite préparer, pour dans deux semaines, une expédition entre Montréal et Québec à la course !  Ce ne fut pas toujours facile de psychologiquement soutenir le rythme d'organisation. 
 
Rien de parfait, c'est parfois ça la réussite 
 
Je ne dirai pas ça souvent, mais le mieux est parfois l'ennemi du bien.  Généralement, je défends plutôt que le bien est l'ennemi du mieux en ce sens que se contenter de peu prive de parvenir à l'excellence.  Dans le cadre du Dodécathlon, j'ai dû reconnaitre qu'il était impossible d'avoir 100% sur tous les défis.  Bien souvent, la victoire réelle en était une incomplète.  Le meilleur exemple est contredit le marathon sur tapis roulant en février, "réussi" en 3h01 au lieu de sous 3h00.  Ce n'est pas parfait, mais c'est ok.  Si ça ne donne pas l'excellence, une somme de petits imparfaits donne la réussite. 
 
Défis difficiles autres que ceux anticipés
 
La question qui m'est le plus souvent demandé, depuis la fin du Dodécathlon il y a deux semaines, est "quel était le plus difficile ?".  La réponse est le défi dénivelé du mois de septembre...et non Montréal-Québec; et non 7 x (40x400).  En fait, le défi le plus difficile est celui pour lequel nous sommes le moins prêts physiquement et mentalement.  Lorsqu'on préfigure dans sa tête la difficulté, c'est déjà plus aisément surmonté.  A l'inverse, comme moi dans le cas des multiples ascensions requises en septembre, quand nous ne sommes qu'à moitié préparé, le défi est deux fois plus gros.  Leçon, savoir où on s'en va (même quand c'est nouveau) et se préparer correctement. 
 
Coup de coeur: Endurrun
 
Le défi que j'ai préféré, mais qui a aussi été le plus enrichissant est sans nul doute l'Endurrun en août.  Si j'avais en en retenir qu'un seul, ce serait celui-là.  Je ne répeterai pas tout ce que j'ai pu dire dans le compte-rendu du mois d'août dernier.  Je souligne seulement qu'après ma semaine en Ontario, à valeureusement compétitionner avec mes compagnons d'armes, je ne suis plus le même coureur.  J'en garde de chaleureux souvenirs et le fier sentiment d'avoir progressé comme athlète.
 
Médiatisation et support
 
Certains défis ont été faits en solo, d'autres de façon davantage publique.  Je crois que ce fut correct ainsi.  Contrairement à ce que certains pensent, faire de tous les défis un bain de foule (au sens d'être suivi avant, durant et après le défi) n'aurait pas été sain.  Je suis content de la couverture médiatique, du suivi des gens, de la participation de plusieurs en cours de route, de l'accompagnement d'amis coureurs.  Je n'en aurais pas voulu plus.  C'est assez pour moi.  Narcisse s'est noyée.  Les défis en solitaires permettent de garder la tête au-dessus de l'eau et de s'accaparer pleinement la satisfaction, de générer un dépassement personnel, en fonction du regard de soi et non des autres. 
 
À refaire ?
 
Je ne referais pas le Dodécathlon pour la seule et simple raison que c'est trop exigeant sur la vie professionnelle et familiale.  De plus, il n'y aurait aucun intérêt à refaire la même chose. Si je retiens quelque chose, cependant, c'est toute la pertinence de se garder vivant, comme individu et athlète, en se lançant à soi-même des défis pour éviter de faire du sur-place.  Un brin de folie n'est pas fou du tout. 
 
Synthèse
 
Au final, il faut retenir ceci:
- un ou deux bons gros défis personnels par année suffisent à donner son plein sens à une année
-Garder l'esprit du ti-cul dans la cours d'école est inspirant, pour soi comme pour autrui.
-Parfois, mais seulement parfois, une imperfection est nécessaire à la réussite.
-L'expérience solidifie la confiance, mais atténue la fébrilité.
-La difficulté est catalyéer par le manque de préparation physique et mentale.  Il faut savoir où on va et comment on doit s'y rendre pour y arriver, et ce, peu importe la destination.
-Quand tout le monde travaille fort, l'émulation nous force à nous dépasser aussi.
-Un peu "d'exposure" ne fait pas de tort, mais une humilité silencieuse dans la discrétion est saine.
-Se lancer des défis est sain.
-Un dodécathlon, c'est 12 nouveaux défis pour un individu, en 12 mois.
 
Moi, cette année, j'ai :
 
-fais 274 tours d'une pistre de 154 mètres en 3h19
-fais 42.2 km sur un tapis roulant en 3h01
-fais le 60m, 300m, 600m, 1000m, 1500m, 3000m et 5000m marche en un même championnat (provincial !), et ce, en deux soirs (4h).
-jogglé 5km, retro-couru 5km, couru en Obélix 5km, baby-joggé 5 km.
- couru 79 km entre le coucher et et lever du soleil.
-fais 280 x 400m en une moyenne de 1:26 en 7 jours. 
-terminé 2e des 160 km de compétitions en terrains variés de l'Endurrun International.
-monté/descendu 10 260m en un peu moins de 12h00.
-donné 1100$ à la Fondation Terry Fox encourageant la recherche contre le cancer.
-couru 293 km en 33 heures entre Montréal et Québec, étalés sur 4 jours consécutifs.
-couru 217 km en relai par équipe (Ekiden) avec des top runners de ma région, et ce, en environ 38 heures autour de la région Centre-du-Québec.
-fais 401 km en 34 heures en 7 jours, à une moyenne de 5:06/km et 65% de la VAM.
 
-par ailleurs couru, pour une troisième année consécutive, plus de 5000 km (5200 cette année).
 
Ce fut mon année.  Et la vôtre ?  Mais surtout, et la prochaine, que sera-t-elle ?
 
Merci de m'avoir accompagné, suivi, supporté, encouragé durant cette année unique, ma 20e, mais pas la dernière.
 
Eu prattein
 
Robin

vendredi 14 décembre 2012

Je suppose que la base aérobique est là !

La semaine dernière était la dernière de cours au cégep où j'enseigne.  A la maison, c'est la routine quotidienne avec deux enfants (7 et 27 mois). En matière de coaching, c'est la période des renouvellements des athlètes et le lancement de la saison intérieure de compétition.  Bref, c'était l'occasion toute appropriée pour courir 400 km en une semaine, à raison de 3 séances de 90-120 minutes chacune !
 
Je suis bien sûr ironique.  Les conditions étaient loin de parfaites.  Mon défi du mois de décembre est de ceux qu'on s'attendrait à réaliser en prenant de nombreuses siestes et, la nuit, en s'assurant de dormir comme un bébé (expression qui suggère que son inventeur n'avait pas une énorme expérience des enfants..ou qu'il ne côtoyait de bébés que de jour...).  Une des difficultés majeures fut de "caser" le défi dans  la semaine "normale" d'activités.
 
Mais c'est fait...
 
En chiffres, ça donne ça:

 
Défi 250 miles (400 km en une semaine).  Dodécathlon décembre 2012
Date Heure dép. Nb. Heures Nb. Km. Vit.moy. Km/h Vit.moy min/km Endroit/parcours %VAM
08-déc-12 7h00 2 23.52 11.76 5:06/km St-Léo/Parcours J-D (GPS) 65.52
14h10 2 25.09 12.54 4:47/km St-Léo/Parcours 12k habituel (GPS) 69.86
17h30 1 11.64 11.64 5:09/km St-Léo/improvisation (GPS) 64.85
Total Jour 1   5 60.25 12.05 4:58/km   67.13
09-déc-12 7h50 1 10.82 10.82 5:32/km St-Léo/Golf (GPS) 60.28
9h20 2 26.06 13.03 4:36/km St-Léo/Parcours habituel (GPS) 72.59
13h30 2 22.5 11.25 5:20/km St-Léo/improvisation (GPS) 62.67
Total Jour 2   5 59.38 11.88 5:03/km   66.16
10-déc-12 7h45 2 21.49 10.75 5:35/km St-Léo/Snoopette+habituel (GPS) 59.89
15h00 2 23.22 11.61 5:10/km Gymnase Drummond tapis (incl.1%) 64.68
20h45 2 25.27 12.63 4:45/km St-Léo/4 km Polycourons (GPS) 70.36
Total Jour 3   6 69.98 11.66 5:08/km   64.98
11-déc-12 9h50 2 22.82 11.41 5:15/km St-Léo/Parcours J-D (GPS) 63.57
15h25 2 24.32 12.16 4:56/km St-Léo/8 km Polycourons (GPS) 67.74
20h50 1 12.05 12.05 4:58/km St-Léo/Parcours habituel (GPS) 67.13
Total Jour 4   5 59.19 11.84 5:04/km   65.95
12-déc-12 7h40 1.5 16.69 11.13 5:23/km St-Léo/Improvisation (GPS) 62.01
15h20 1.5 17.90 11.96 5:01/km Drmd./ Parcours St-Charles (GPS) 66.63
21h00 1.5 17.85 11.92 5:02/km St-Léo/Parcours Parc Industriel (GPS) 66.41
Total Jour 5   4.5 52.44 11.65 5:09/km   64.92
13-déc-12 7h50 1.5 15.43 10.29 5:50/km St-Léo/Parcours 1.25 km Golf (GPS) 57.33
13h30 1.5 17.61 11.76 5:06/km Champlain/Parcours 2e camping (GPS) 65.52
18h00 1.5 17.38 11.61 5:10/km Champlain/Parcours 2e camping (GPS) 64.68
Total Jour 6   4.5 50.42 11.20 5:21/km   62.42
14-déc-12 9h50 1.5 18.15 12.12 4:57/km Champlain/Parcours Ile-Valdor (GPS) 67.52
14h35 1.5 18.72 12.50 4:48/km Champlain/Parcours Ile-Valdor (GPS) 69.64
18H15 1 12.60 12.60 4:45/km Champlain/Parcours dépanneur (GPS) 70.19
Total Jour 7   4 49.47 12.37 4:51/km   68.90
Total J1-7   34 401.13 11.80 5:05/km   65.73

Au final, j'ai fait 401 kilomètres en 34 heures, soit à une vitesse moyenne de 5:05/km ou, pour ceux moins familiers avec les références de coureurs, à une allure de 11.80 km/h.  J'aurais été plus vite que cela, en moyenne, n'eut été des premières séances journalières.  Je ne suis pas un coureur du matin.   Je m'en suis même plutôt bien tiré avec ces "morning runs". 
 
J'ai calculé, tout au long de la semaine, le pourcentage de ma vitesse aérobique maximale (VAM) auquel je courrais.  C'est là, selon moi, une mesure de l'effort plus juste que la vitesse en kilomètres/heure.  J'explique à partir d'un exemple.  Si j'étais un coureur de haut niveau et qu'au lieu d'une VAM à 17.95, j'en avais une de, disons, comme notre champion canadien Cameron Levins, de 23, alors je n'aurais pas fait 401 km à une vitesse moyenne de 11.80 km/h, mais plûtot 513 km à une vitesse de 15.1 km/h, et ce, pour la même durée de course et le même niveau d'effort.  A l'inverse, si je ne faisais pas le 10km en 36 minutes -et encore moins en 27 comme Levins- mais en 50 minutes (et donc avec une VAM avoisinant 13.5 km/h), alors j'aurais fait 300 km pour la même durée à la même intensité d'effort. 
 
Je pose cependant une question à tous les physiologiques lecteurs du présent blogue: si, en raison de la fatigue normale, je perds progressivement en capacités (musculaires, neuromusculaires, etc.) en cours de semaine, est-ce à dire qu'il est faux de supposer que la même distance parcourue par le même coureur -moi- à la même vitesse serait du même pourcentage de ma VAM ? Ne devrait-on pas supposer que je travaille plus fort vers la fin de la semaine qu'au début et que, en ce sens, le pourcentage de VAM correspondant à mon effort réel augmente proportionnellement ?  Vous avez compris la question ?  Si vous pouvez y répondre, j'apprécierais.  Je n'ai pas la réponse moi-même.  D'un point de vue de coach, ce genre de problème soulève des implications pratiques importantes...
 
D'un point de vue mental cette fois, je souligne que j'en avais un peu ras-le-bol de courir à vers la fin de la semaine.  Il faut aussi dire que les jambes ne sont plus, après l'année  que je viens de passer, dans leur état initial.  J'ai des douleurs partout et une certaine fatigue généralisée.  Cela est aussi vrai ou se répercute au niveau mental.  Cette semaine, j'ai vite trouvé que je courrais tout le temps.  Ce n'était pas loin de la vérité il faut dire !
 
L'autre difficulté fut la gestion de l'alimentation.  Quand tu as trois heures entre deux séances, tu ne peux pas trop manger.  Après trois jours, il était évident que je terminais les entraînements en état d'hypoglycémie légère.  Or, je ne pouvais pas manger copieusement après deux des trois séances journalières, car j'avais un autre entraînement en vue.  Bref, j'ai quand même mangé beaucoup durant la semaine, mais j'ai certainement perdu du poids (ce qui a au moins eu l'avantage de m'aider sur la vitesse alors que mon niveau d'énergie et de capacités musculaires baissaient).
 
Je suis, en bout de ligne, plutôt satisfait de la tournure de ce dernier défi du Dodécathlon.  Le résultat me plait.  J'aurais pu aller un peu lus vite dans d'autres conditions (cf. au début...) ou si l'année ne me faisait pas payer son dûe.  Puis, alors que tout allait bien au troisième entraînement journalier de la 5e journée, j'ai eu une réminiscence de blocage de genou au niveau du point d'insertion de la bandelette illio-tibiable...  Certains coureurs savent de quoi je parle, n'est-ce pas ?  Disons que j'ai ensuite dû exercer une vigilance de ce tracas qui aurait pu devenir un frein au défi (cela explique le 5:50/km au matin de la 6e journée). 
 
Si certains ont le goût de me dire "oui, mais 400km en une semaine, même à 65% de la VAM, ça reste facile, car ce n'est pas de l'intensité..."  Ma réponse: je rappelle que j'ai fait 280 fois 400m en une semaine  à une vitesse de 5km en juillet dernier.  Certains pourraient alors vouloir rétorquer: "oui, mais la difficulté, c'est d'utiliser l'intensité dans un cadre compétitif.  C'est facile de faire ou bien du volume ou bien de l'intensité séparémment..."  A ceux-là je réponds: j'ai terminé deuxième de l'Endurrun, une course sur 8 jours en 7 étapes de distances et surfaces ou distances variées où on pousse la machine à  tous les jours jusqu'à faire 160 km (excluant les échauffements...).  Bref, mon défi de décembre a pris sa place, celle qui lui revenait de plein droit dans le Dodécathlon.
 
Pourquoi, au juste, 400 km ?  Il y a plusieurs raisons, mais, au fond, durant la semaine, je me suis rendu compte de la vraie réponse: j'étais sûr de pouvoir faire 300, je suis sûr que je n'aurais pu envisager 500 sans un fort risque de ralentissement ou blessure majeurs en cours de route.  Bref, 400 km représente, au point où je suis rendu comme coureur, un objectif possible mais incertain, comme tout objectif devrait l'être... 
 
A part quelques blessures que je dois prendre le temps de soigner, je semble encore en état de courir.  J'envisage déjà, peu à peu, mon prochain défi: l'entraînement pour le marathon de Boston en avril.  Il y a des coureurs qui, tout en trouvant le projet du Dodécathlon 20.12 intéressant, on "parier" que ce serait ma dernière année de course.  Eh eh, raté !  Non seulement suis-je encore apte à courir, mais je crois plus qu'auparavant m'être approché du concept de coureur complet.
 
Je ferai cependant un bilan du Dodécathlon dans son ensemble d'ici la fin de l'année.  J' ai eu le temps d'en tirer des leçons et d'évaluer les points positifs et négatifs.  J'écrirai tout ça sur ce blogue, avant qu'il ne devienne ensuite qu'un souvenir evanescent d'une année un peu folle.  Ce sera, je crois, un texte intéressant, instructif. Vous en tirerez vous-mêmes les conclusions.  
 
J'ai donc fait 401 km en une semaine, dans des conditions de vie familiale et professionnelle peu favorables.  Vous trouvez cela fou ?  Eh bien chaque fois qu'on pense avoir fait quelque chose de "gros", on trouve quelqu'un pour nous ramener à dire que c'est finalement assez "petit".  En milieu de semaine, je lisais un paragraphe du livre Jack Daniel's Formula, du célèbre coach, où il rapportait avoir jadis connu un coureur ayant maintenu une moyenne annuelle de 450 km/sem avec, durant six semaines consécutives, un pic à 510 km !  Et là, à peine avais-je terminé  le dernier kilomètre de mon défi de décembre que je tombais sur un texte à propos de ce coureur -Larry Macon- ayant couru 689 marathons officiels, dont 139 dans la seule dernière année, et ce, tout en ayant une femme et un emploi d'avocat durant la semaine.  Ça c'est de la logistique ! 
 
Merci de m'avoir suivi en cours ou tout au long du parcours sur ce blogue.  Tel que dit plus haut, j'y mettrai un dernier texte, synthétique, d'ici quelques jours avant de tourner la page sur cette aventure.  Merci de votre support et de vos encouragements. 

lundi 3 décembre 2012

Programme: un pied devant l'autre !

Il ne reste qu'un défi au Dodécathlon 20.12: courir 400 km dans une semaine.  Rien que ça !
 
La difficulté du défi n'est pas physique, mais logistique.  Je ne peux pas m'offrir le luxe d'une semaine de congé.  Je devrai, comme d'habitude, aller travailler, coacher les Kalenjins et assurer la vie de famille avec deux jeunes enfants.  À travers ça, placer 35-40 heures de course à pied paraît un peu invraissemblable. 
 
Concrètement, voici mes séances d'entraînement prévues du 8 au 14 décembre 2012:
 
Samedi: 7h00-9h00; 12h00-14h00; 17h00-19h00
Dimanche: 8h00-11h00; 14h00-16h00; 20h00-21h00
Lundi: 8h00-10h00; 15h00-17h00; 21h00-22h00
Mardi: 7h00-9h00; 12h00-14h00; 17h30-19h30
Mercredi: 8h00-10h00; 15h00-17h00; 21h00-22h00
Jeudi: 7h00-9h00; 12h00-14h00; 17h00-19h00
Vendredi: 8h00-10h00; 13h00-15h00; 18h00-20h00
 
Il y pourrait y avoir des modifications à ce programme.  Dès que j'arrive à 57 km en une journée, je réduis la durée prévue dans les séances suivantes.  Évidemment, il y a un risque que certaines des troisièmes séances journalières soient plus longues...
 
En matière d'alimentation, la stratégie est simple: manger de petites portions, immédiatement après l'effort de préférence.
 
En matière de stratégie d'allure, c'est encore plus simple: écouter le corps en espérant qu'il dise assez souvent ou longtemps 12km/h ou même plus vite. 
 
Je m'attends à faire la majorité des entraînements sur mon parcours habituel à St-Léonard-d'Aston, avec quelques variations dépendamment d'où je serai à chaque jour.  Je tenterai de minimiser les déplacements pour sauver du temps.  De même, ne comptez pas sur moi pour prendre ma douche après chaque séance !
 
Pour l'instant, mon corps est physiquement à 6-7/10 de son top.  Ce n'est pas beaucoup, mais l'année se fait longue... 
 
Au bout du compte, le plan est quand même et toujours le même: mettre un pied devant l'autre (en s'assurant que les deux sont en suspensions durant une fraction de seconde à chaque foulée).  Ce n'est au fond que 107 km de plus que ma plus grosse semaine de course à vie (Montréal-Québec) qui n'avait pourtant que quatre jours.  C'est la moitié moins que mon volume durant le Endurrun...où j'avais cependant 160 km de grosses intensités...  Bref, objectivement, ce n'est pas tant que ça par rapport à ce que je connais déjà.  Tout sera affaire de logistique, de courage à me lever le matin, de rivalité contre le froid hivernal et d'harmonisation des différentes obligations de mon existence auxquelles s'ajoutera un surplus de course à pied dans quelques jours. 
 
Après ça ? 
 
Après ça j'écris le bilan de l'année et je prends du repos...une semaine !